Les résultats de la dernière enquête nationale de santé (2018) montrent que plus d’un tiers des Belges ne possèdent pas le niveau requis pour comprendre les messages santé qui leur sont adressés. Comment améliorer la communication, l’accessibilité à l’information santé et sa compréhension auprès du public? Pour promouvoir la prévention, motiver le traitement des maladies et œuvrer au changement des comportements, il est important de parler des risques, des maladies et des recommandations. L’objectif: apporter des bénéfices santé à un maximum de personnes.
Sciensano et la littératie en santé
Pour la première fois, l’enquête nationale de santé s’est donc intéressée à la littératie en santé (LES). Entendons par là, la capacité pour un individu d’identifier, de comprendre et d’appliquer les informations santé mises à sa disposition pour l’aider à gérer au mieux sa propre santé. Au vu des résultats, il y a lieu de s’interroger. Si 66,6% des Belges de plus de 15 ans disposent des moyens suffisants pour lire, comprendre et utiliser les informations qu’ils perçoivent ou qu’on leur donne, 27,8% montrent, en revanche, des aptitudes limitées et 5,6% un niveau bien insuffisant.
Si l’existence de liens socio-économiques et démographiques explique en partie ces résultats, il est affligeant de constater au 21ème siècle que les plus vulnérables sur ce plan sont des femmes, des personnes âgées, des Bruxellois et des Wallons, des malades chroniques et des personnes moins instruites.
Quelques chiffres en un clin d’œil
Vous avez dit «patient centric», non?
A l’heure où on n’entend plus que ces deux mots dans le secteur… peut-être est-il temps de passer à l’action? Pour aider le patient à occuper le rôle central qu’on lui propose, encore faut-il en faire un allié dans la prévention et le traitement des maladies (selon les cas) et lui donner les moyens de jouer pleinement la coopération et la responsabilisation dans ses comportements et ses soins. Pour ce faire, il paraît indispensable de pouvoir adapter les informations et les messages qu’on veut lui donner au niveau de ses capacités intrinsèques. Pourquoi ne pas envisager, à cet effet, de diffuser les mêmes informations sous des formats différents (texte, vidéo, podcast, infographie, animations, etc.) et avec une granularité d’information différente elle aussi (information sommaire, information détaillée, information très détaillée).
Le but étant de fournir au patient les informations qu’il juge les plus utiles à son niveau pour l’aider à assurer sa part dans la prise en charge de sa santé ou de son traitement.
Les différents niveaux de granularité de l’information permettent d’adapter l’information aux besoins du patient.
5 questions à vous poser pour communiquer
- Qui est mon public cible? (Hommes, femmes, personnes âgées, jeunes …)
- Comment vais-je atteindre mon public?
- Quels formats mettre à sa disposition?
- Comment m’assurer de la compréhension des messages imaginés?
- Qui peut m’aider à imaginer une stratégie d’information accessible et efficace ?